Le succès d'une femme ne dépend pas d'un homme. Il ne faut pas toujours une présence masculine pour expliquer la performance d'une femme. Il n'est pas non plus nécessaire de dandiner du cul, ou d'avoir un petit air candide sur la face, afin de gravir les échelons. Pourtant, la société nous y force, à user, abuser des atouts dont la nature nous a gâtées. Jolie poupée doit être bien maquillée, bien vêtue, et sourire bêtement pour flatter les égos de ces hommes. Je n'ai pas su échapper aux stéréotypes de notre monde. Pour soulager ma pauvre mère qui enchainait les ménages et petits boulots ingrats pour nous nourrir ma soeur et moi, j'ai fini par accepter de jouer la bimbo superficielle que tout le monde pensait voir en moi. Si je préférais jouer au football avec les garcons de ma classe depuis toujours, on prétendait que je cherchais uniquement à les draguer pour les avoir tous pour moi. Claquer des doigts pour avoir un mec n'a jamais été intéressant. C'est comme s'afficher avec un panneau porte ouverte au-dessus de la raie du cul pour permettre au premier qui passe de se faire plaisir. C'est fade. Le mannequinat fut un jeu. Le vivre comme un jeu de role m'a permis d'assimiler les ficelles du métier, tout en évitant certains pièges. Il n'a jamais été question de faire une grande carrière dans ce milieu, juste de parvenir à aider financièrement ma soeur et ma mère, ainsi que poursuivre des études pour atteindre mon seul objectif. Devenir journaliste.

Le mariage a été ma plus grosse erreur. Ou est-ce le divorce qui le sera ? J'avoue que parfois, je m'égare au creux de ce dilemme. De l'amour à la haine, il n'y a qu'un seul pas. Et ce pas vaut dans les deux sens. Ma santé mental dépend de la signature de ce divorce. Le gros chèque que je compte faire avec le fric de mon futur ex-mari, pour en faire don aux bonnes oeuvres humanitaires, également. Je l'ai dis, et je le dirai encore: Je n'ai pas besoin de l'argent d'un homme pour réussir dans la vie.

UC